Credit: West Africa Trade Hub

Sunday 26 August 2007

Appel pour l'action

Dans le poste précédent sur ce blog, j'appelle en anglais à la prise de conscience et d'action en faveur de l'environnement. Dans ce poste-ci, je réitère mon appel en français.

Chaque jour, les images télévisées, les gros titres des journaux, nous rappellent que nous courons un grand danger, chaque fois que des catastrophes naturelles s'abattent régulièrement sur des régions de la Terre, détruisant au passage habitations, cultures, affectant des populations et causant des morts, des blessés, le désastre et le désespoir.

Chacun connaît l'ampleur du phénomème et ses conséquences multiples et grandissantes. Chacun sait que les causes du problème émanent de tous les êtres humains. S'il faut en citer quelques-unes, mentionnons d'abord les gaz carboniques émis par l'utilisation outrancière de véhicules motorisés - en particulier les moteurs à essence, l'usage quotidien des technologies dépendantes des combustibles fossiles et énergies non-renouvelables et causes des dysfonctionnements que nous connaissons, y compris les pénuries et conflits liés, et le danger imminent qui nous menace tous et constitue à terme la destruction de notre environnement dont nous sommes tributaires.

En outre, je maintiens que le monde est conscient que seul les individus, par des mesures déterminantes et à terme collectives, sont capables de résoudre la crise. Chaque minute semble compter; chaque minute de retard ajoutera son poids à la catastrophe irréversible et meutrière.

Il n'y a pas une seule manière de se développer. Peut-être a-t-on opté pour la voie la plus directe, néanmois nuisible, se traduisant en réchauffement climatique.

Le défi est de taille universelle et requiert une stratégie équivalente

La responsabilité universelle, dont chaque citoyen du monde - à l'heure où l'on évoque le "village global" - est légataire, doit s'appliquer dans ce cas et devra dorénavant répondre à tous les défis majeurs de notre époque en s'accompagnant de solutions ad-hoc, que ce soit de manière préventive ou curative. A quoi serviraient autrement les Nations-Unies?

Honte sur vous !

Certains privilégiés - j'en connais - invoquent la crise énergétique et environnementale pour justifier que les pays non-industrialisés n'atteignent le niveau de développement des pays industrialisés, tel que le G8.

Nos actes (par exemple l'achat d'un ordinateur portable fabriqué en Asie ou encore deux semaines de vacances aux Caraïbes), où qu'ils s'effectuent, portent une atteinte large à l'enrivonnement et aux êtres qui l'habitent. Les conséquences de nos actes quotidiens provoquent à terme une détérioration répercutée de manière exponentielle d'un pays à l'autre, d'une région du monde à une autre, proche ou distante de milliers de kilomètres.

Une guerre, un conflit n'a pas une cause homogène ni endogène mais plusieurs causes variées, issues de relations entre facteurs internes et externes. Prenons le conflit au Darfur, les pénuries, dont les carences en provisions d'eau, sont pointées du doigt autant que la partialité et l'intransigeance du gouvernement de Kartoum. La genèse de la crise au Darfour, telle qu'expliquée dans The Economist du 11 août 2007, accentue le rôle joué par la dispute entre deux populations, nomades et sédentaires, sur l'accès aux ressources telle que l'eau et les terres fertiles. Il est important de noter que l'aridité au Nord du Darfour résulte de l'étendue du désert.

Dans d'autres parties du monde, on plante des arbres pour contrer son expansion. C'est le cas au Niger, comme l'illustre l'article de l'International Herald Tribune 'Trees and crops reclaim desert in Niger'. L'association S-eau-S reprend sur leur site web en français la parution sur ce thème.

De la gouvernance démocratique

Mon initiative d'observer 24 heures d'absention d'électricité se situe dans un contexte plus que d'actualité. Elle relève de la conscience et de l'action individuelle et collective. Dans le monde globalisé, où les démocraties dominent comme modèle de gouvernement et la population mondiale est interdépendante et connectée entre régions et continents, chacun a non seulement la capacité mais l'obligation d'agir. On ne peut se prévaloir de la démocratie et revendiquer le droit de tous les peuples à l'auto-détermination et ne pas vouloir décider et agir au nom de l'Humanité.

La démocratie requiert en vérité davantage de responsabilités et de sacrifices que la dictature. Elle repose sur le principe du "pouvoir par le peuple pour le peuple" et exige par conséquent des citoyens éduqués et volontaires - comment expliquer que le terme "volontaire" ainsi que "bénévole" aient revêtu une connotation, presque négative, dénotant le caractère extraordinaire, voire rarissime, des activités qualifiées ainsi ? - pour agir dans l'intérêt du plus grand nombre. Pour moi, l'oligarchie a pris le pas sur la démocratie.

Comme le citait un Bouddhiste, "dans ce monde où l'interdépendance domine, l'intérêt personnel réside dans l'intérêt des autres.

Ainsi, il est urgent d'agir et d'influencer nos dirigeants, de faire peser nos voix dans la direction que prendra la marche du monde. Quel que soit le moyen que vous décidez d'utiliser et l'action choisie du moment que cela relève d'une démarche pacifique. C'est pourquoi le temps compte. Plus on attend et l'on perd du temps, plus la réaction sera subie, voire provoquée, et irréfléchie, voire déraisonnable.

Ma proposition est d'observer un jour de non-utilisation d'objets électriques et de véhicules motorisés. J'ai opté pour le dimanche 2 septembre 2007 pour respecter ce que j'ai appelé le Jour "Sois conscient du changement climatique". Cette démarche ne requiert aucun effort particulier mais suppose que l'individu rompe avec ses habitudes destructices pendant 24 heures et prenne conscience de cette manière de sa dépendance vis-à-vis des sources d'énergies combustiles et non-renouvelables, d'autant plus causes des gaz à effet de serre.

Objectifs de l'action

La rationalité de l'initiative tient dans deux objectifs principaux:

1. Personnellement, expérimenter les symptômes et remèdes de notre dépendance afin de se préparer à la situation la plus probable, avant que la décision de notre mode de vie nous soit imposée d'en-haut, voire qu'il ne soit trop tard. Il y a bien des journées sans voiture déjà organisées dans certaines villes.

2. Lancer un signal fort aux dirigeants pour qu'ils prennent des mesures nécessaires, consistantes et efficaces dans l'intérêt de l'humanité, en investissant par exemple dans la recherche d'énergies renouvelables et la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. Dans ce dernier cas, le protocole de Kyoto doit tenir lieu d'engagement pour fournir des résultats tangibles. Le seul protocole de Kyoto, même si appliqué dans les règles, n'est pas suffisant pour contrer la courbe ascentionnelle de destruction environnementale et humaine. D'autres
instruments de droit international et des mécanismes inviolables sont utiles. Avant qu'il ne soit trop tard.

Que ferez-vous ?

A moins que le 2 septembre je ne sois appelée à voyager pour le travail, je tâcherai de me préparer pour faire de ce jour une action de lutte contre le changement climatique. J'ai déjà énuméré ma stratégie et je me suis engagée à la mettre en oeuvre ainsi qu'à la partager, en écrivant - sur papier au préalable car je m'engage à ne pas utiliser mon ordinateur le jour J.

La motivation fondamentale de ma démarche peut s'expliquer par 1) ma volonté d'agir pour le bien de l'humanité, 2) jeter un pavé dans la marre, en "initiant" - j'espère ne pas être la seule ni la première à ouvrir la voie - avant que l'initiative émerge d'une instance authoritaire, en dernier recours alors qu'il est trop tard pour renverser la tendance.

Opposition contre désastre annoncé

J'estime qu'il n'est pas indispensable d'être électeur d'un parti écologiste ou membre d'une organisation environnementale pour relever le défi. Il s'agit juste d'agir en son âme et conscience, comme tout citoyen responsable - car la démocratie suppose des droits et des obligations - dans un esprit de civisme et muni d'une intelligence raisonnable.

Cette crise que connaît l'humanité entière doit se combattre, au nom de la crainte justifiée de la destruction irréversible et l'avénement de conflits nourris par la dispute concernant l'accès aux ressources indispensables à la survie de notre espèce.

Le 21e siècle regorge de défis préventifs et insoupçonnés. Ce n'est pas vrai que les jeunes adultes d'aujourd'hui y échapperont. Regardons pour preuves l'ampleur actuelle des dégâts (inondations, sécheresses, ouragans, tremblements de terre, tsunami). Ceux-ci ne feront que s'accroîtrent dans les prochaines années, se révélant bien pires dans les décennies à venir. Quel âge aurez-vous dans dix ans (an 2017) ? J'aurai 36 ans. A l'allure où se manifestent les choses, il faudra moins d'une décade pour contempler le paysage de désolation et regretter le bilan négatif de nos actions.

J'ai choisi d'agir dans une semaine.
Et vous que ferez-vous ?

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