Credit: West Africa Trade Hub

Thursday 12 July 2007

Réflexions sur le monde

J'ai commencé à écrire ceci en voulant réagir à l'évoquation sur un blog - très bien - qu'on se dirige vers une société de célibataires.

Je crois qu'il faut relativiser. Nous appartenons à la génération qui se distingue de celle de nos parents parce qu'elle étudie en moyenne plus longtemps, commence à travailler plus tard, vit à une époque où on a désacralisé le mariage. Tout au moins, le mariage n'est plus un passage exigé (vers l'indépendance, pour satisfaire la famille).

La mondialisation joue également un rôle sur nos comportements. En repoussant les frontières spatiales - physiques et virtuelles (internet), les repères temporels sont modifiés. La facilité de se mouvoir dans un pays, une région, ou dans le monde, élargit le champ des possibilités et altère la notion de durée. D'autres avancées technologiques et scientifiques, comme dans le domaine de la médecine, influent sur les modes de vie et de pensée.

Il ne faut pas généraliser et grossir les traits de l'immense variété du monde, à travers la loupe et à l'échelle d'une seule société, caractérisée d'occidentale. Les Africains s'étonnent quand je dis que je ne suis pas mariée - peut-être ne le serai-je jamais. Je me dis à moi-même que leurs cultures changeront aussi au fur et à mesure de modernisation.

Pour ma part, je suis convaincue que sans mon expérience africaine, je ne pourrais m'épanouir entièrement. Me remémorant d'où je viens et comment j'étais avant de voyager, je pense rester moi-même sans être tout à fait la même. Mon exposition et participation à un environnement (géographique, social...), à la fois choisi et subi, m'a façonnée. Je me suis en quelque sorte trouvée ou je suis sur l'une des voies les plus propices d'y arriver.

Toute l'histoire de l'humanité tient dans le passage d'un ordre intégralement subi à un ordre de plus en plus voulu. (http://www.adpf.asso.fr/adpf-publi/folio/essai/06.html)

J'enchaînerai avec cet extrait de l'Observateur Paalga, quotidien burkinabè, dans la rubrique "Les mercredis de Zoodnoma" (11/07/2007), où l'auteur démonte la citation 'L'enfer c'est les autres', devenue adage voire dogme selon lui.

Prenant comme point de comparaison la (ou les) société(s) traditionnelle(s) africaine(s) où "l'individu compte moins que le groupe social auquel il appartient (c'est au bovin égaré de beugler pour rechercher le reste du troupeau). Tant est si bien que ceux qui font preuve de liberté vis-à-vis du groupe peuvent se retrouver marginalisés: soit en subissant un ostracisme de la part du groupe, soit en étant accusés de tous les péchés."

J'embrasse la formule du billet : "Si l'enfer c'est l'autre, l'enfer c'est aussi nous, puisque pour l'autre, l'autre c'est nous."

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