Credit: West Africa Trade Hub

Friday 5 October 2007

Controverse autour du discours de Nicolas Sarkozy à Dakar, juillet 2007

Controverse suite au discours de Nicolas Sarkozy à Dakar, juillet 2007

« Sarko s’improvise philosophe-ethnologue-sociologue et que sais-je encore ? »

La plus grande méprise commise par le Président des Français est sans doute la négation de sa propre prémisse (« Faites ce que je dis pas ce que je fais »). Il énonce ne pas vouloir ressasser le passé mais consacre la plus grande partie, voire la totalité des son élocution, à étaler l’histoire commune et particulière à l’Afrique et l’Europe, maintient que les Africains sont si différents les uns des autres mais ne cesse de les amalgamer.

Son discours n’est rien d’autre qu’une énumération de clichés sans fond (démagogie - ce n'est pas sans sous-estimer les Africains), échouant à livrer une conclusion qui puisse satisfaire ou rassurer les jeunes sur l’avenir de leur continent face aux défis d'aujourd'hui et de demain.

Sarko déplore le « (…) matérialisme et (…) l’individualisme qui asservissent l’homme moderne (…) » alors qu’il est lui-même le produit de ces courants de pensée, le prototype même du capitalisme !

Sarko démontre grâce à son argumentation sa méconnaissance de l’Afrique, qu’il a étudiée semble-t-il dans les livres et approchée par l’intermédiaire de personnes dans son entourage mais n’y a pas vécu assez longtemps, ni n’a côtoyé assez de ses ressortissants pour l’apprécier à sa juste valeur. S'il l'aime tant qu'il veuille le prononcer qu'il y reste !

Prétendre connaître l'Afrique suffisamment pour s'adresser à ses jeunes paraît tout au plus illusoire. Un seul pays d’Afrique, tel que le Ghana, pour une Européenne – petite Belge – comme moi reste un mystère à son coeur désireux de l’aimer du mieux possible. Je serais imprudente d'avancer qu’un discours comme celui de Sarko serait peut-être passé comme une lettre à la poste pour mes amis ghanéens, mais avec des exceptions…

La colonisation encore taboue et son instrumentalisation à des fins politiques

Sarkozy nous dit que « la colonisation n’est pas responsable de toutes les difficultés actuelles de l’Afrique. » Cependant, la mondialisation peut se retracer dès les premières « explorations » des navigateurs et les « conquêtes » indissociables. La colonisation est l’une des expressions les plus limpides de la tentation de domination – donc d’asservissement et de corruption – humaine.

En gardant à l’esprit l’instauration d’un ministère de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du co-développement, il est facile de comprendre l’intention derrière les mots du Président, qui dit aux Africains de rester chez eux, que ça va aller, qu’il faut garder espoir, qu’ils sont géniaux et que tout ce dont ils ont besoin se trouve chez eux. Or, les citoyens du monde ont égalitairement le droit de se déplacer, de vivre, d’étudier, de travailler, de se marier et de s’installer dans le pays de leur choix. Je n’invente rien. C’est dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme – enfin « de l’homme blanc » selon les individus lucides.

A l’heure des régionalisations, de l’Europe, comment rationaliser le discours du Président ?

Et si Sarko se posait en dictateur pour l’Afrique ?

Quel est le message que véhicule le discours de Sarko ? Il semble insister que l’Afrique entière soit intrinsèquement liée à la France et par extension l’Europe. Cela pousse à croire que le nationalisme et le chauvinisme triomphent en France davantage que le pacifisme et la bienveillance envers les autres peuples. C’est se leurrer en faisant fi de l’importance croissante d’autres influences sur le continent et dans le monde. En Afrique de l’Ouest, la culture anglo-saxonne a prit le pas. Les Libanais sont présents dans tous les pays, les Indiens sont aussi bien implantés, les Chinois sont arrivés en nombre et j’en passe. Tous, Africains en premier, accomplissent leurs affaires quotidiennes sans se préoccuper de ce que veut ou pense la France.

En conclusion, loin de la promesse d’innover la politique française, Sarkozy remet le vieux au goût du jour sans parvenir à plaire mais en tentant d’utiliser l’histoire à son avantage. Rappel de propagande. C’est qu’il a du chemin à faire pour changer l’avis de beaucoup qui jugent ses paroles et actes en vertu du passé!!! Qui aurait tort de les blâmer...

PS : Pourquoi s’acharner autant sur le terme « pureté » ? N’y aurait-il pas mieux valu employer le terme « purisme » ? Cette manière étriquée de parler manifeste justement ce que l'un décrie.

1 comment:

Anonymous said...

ok je vois que l'on a eu la meme reaction , ce discour est une honte pour le peuple francais , le pire c'est que c'est dit par son president ...... Mais ou allons nous .....